« Elle ne l’avait pas déjà, Mercedes ? », entendait–on dans les rangs de l’Assemblée Générale d’HEC à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris mardi 6 juin.
C’est une belle reconnaissance pour Mercedes Erra que ce prix, et méritée, tant pour son parcours, son engagement, et le mouvement imprimé à son agence BETC depuis deux décennies.
Parcours d’une immigrée tout d’abord, arrivée en France à l’âge de six ans et apprenant le français en écoutant France Inter. Mercedes Erra dit souvent que l’immigration a été pour elle une chance. Présidente du Conseil d’Administration du Musée de l’immigration, elle est de ceux et celles qui croient à cet apport majeur de l’immigration à l’histoire de notre pays, et pensent que la France n’est jamais aussi forte que quand elle accueille et intègre.
Parcours d’une publicitaire aussi, mot et profession qu’elle aime et pour laquelle elle s’est passionnée instantanément, dès son arrivée chez Saatchi, après HEC. C’est avec BETC, l’agence qu’elle fonde avec Rémi Babinet il y a 23 ans, qu’elle va porter haut son métier et l’exigence de créativité et de qualité… jusqu’au premier rang en France et parmi les premiers dans le monde en matière de réputation créative. On lui doit quelques morceaux de bravoure publicitaires comme les bébés d’evian, la campagne McDonald’s « Venez comme vous êtes » ou encore les consignes de sécurité d’Air France. Son agence vient aussi de faire un mouvement audacieux en s’installant à Pantin dans les Magasins généraux au bord du canal de l’Ourcq, dans un lieu qui fait la part belle à la création et à l’innovation. Désormais à la tête de la filière communication qui vient de signer avec l’Etat son premier contrat de filière, elle entend bien défendre un métier dont elle pense que sa contribution à la vitalité de l’économie et à la croissance est clé, et, dans notre pays, sous-exploitée.
Parcours enfin d’une femme, devenue féministe « à l’âge de cinq ans », aime-t-elle à dire, et qui soutient, dès qu’elle le peut, la cause des femmes dans la conquête de leurs avancées (co-fondatrice du Women’s forum for the Economy and Society), que ce soit en entreprise, et bien sûr dans la sienne avant tout, mixte du sol au plafond, qu’en politique, ou sur le terrain des droits humains dont elle est une militante infatigable, membre du Comité de Paris d’Human Rights Watch depuis sa création.
