Pantin is presque the new Brooklyn
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Pantin is presque the new Brooklyn

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Si on parle de Pantin comme d’un nouveau Brooklyn, au-delà de l’effet d’annonce d’une coolitude en renaissance, les similitudes entre cette ville de la proche banlieue parisienne et l’emblème de la gentrification new-yorkaise sont réelles.

Bâties sur un patrimoine industriel réhabilité et des liens forts avec le graffiti, ces deux villes attirent aussi bien les familles grandissantes, que les artistes, les créatifs ou les artisans en quête d’espace à loyer modéré. À défaut de savoir ce qui plaisait à Brooklyn, les premières traces du confort de Pantin remontent au XVIIIe siècle où on louait déjà son « bon air ». À l’époque, on y voyait quelques grandes personnalités artistiques déambuler nonchalamment dans les rues (on se parle de Beaumarchais, les danseuses La Guimart et Anne Victoire Dervieux ou encore de Rodolphe, un compositeur et ami de Mozart).

Pour Mira Kamdar, éditorialiste du New York Times, « la comparaison avec Brooklyn est pertinente jusqu’à un certain point, Pantin n’a pas le même patrimoine architectural et la municipalité cherche à éviter une gentrification qui éliminerait, comme à Brooklyn, la population locale, moins aisée. » Si Pantin connait quelques grandes œuvres architecturales (Les Grands Moulins où sont installés la BNP Paribas, le Pôle des métiers d’art et Chanel, le bâtiment Hermès et - au hasard - les Magasins généraux), on ne peut que saluer cette volonté de rester accessible et vivable. Résultat : les Pantinois sont désormais 60.000 (pour la comparaison, ils étaient 49.000 en 2002 et 1172 ….en 1793).

En termes de to-do list food & culture, l’offre pantinoise n’a rien à envier à sa grande cousine américaine. Marcher le long du canal de l’Ourcq en donne un bel aperçu : depuis BETC, vous passerez tour à tour devant Le Pantin, la nouvelle adresse bio d’Augustin Legrand (fondateur de Enfants de Don Quichotte et patron du Bichat), le Dock B, un nouveau lieu hybride de l’équipe de la Bellevilloise – tous deux au rez-de-chaussée des Magasins généraux.

En continuant le long de la Place de la pointe, vous apercevrez les bureaux d’Hermès (prix de l’Équerre d’argent en 2014), le Théâtre au fil de l’Eau et, un peu plus bas, le CND (pour Centre National de la Danse). Enfin, après quelques coups de pédale, vous arriverez à la Villette où vous aurez le choix entre le parc, la Grande Halle, le Zénith, la Cité de la Musique ou la rayonnante Philarmonie de Paris pour vous divertir. Rien que ça.

De retour à Pantin, il vous sera aussi fortement recommandé de déguster une des délicieuses lagers pantinoises du bar de la Brasserie Gallia, de profiter d’un (forcément) bon film d’art et d’essai au Ciné 104 (et manger un bout au Vertigo) ou encore vous farcir un concert à la Dynamo, une salle créée sur mesure pour le Jazz (mais qui accueille quand même Sofiane - hish hish). Enfin, pour les plus chevronnés d’entre vous, la galerie Thaddaeus Ropac, ouverte en 2012, attire depuis des dizaines de milliers de visiteurs à chaque exposition (Anselm Kiefer, Antony Gormley…).

Dans sa tribune pour le New York Times, « The Other Paris – Beyond the Boulevards », écrite en automne 2013, Mira Kamdar annonce que « le futur de Paris, c’est là banlieue », qui dit mieux ?

Pas nous !

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